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Lundi, une partie des entreprises et commerces vont rouvrir. Une échéance à la fois attendue et redoutée par les entrepreneurs. Olivier Guillemot, président de la CCI, fait un tour d’horizon.

Entretien

Olivier Guillemot, président de la CCi de Redon. 

Le déconfinement approche, comment les entreprises s’y préparent ? Pourront-elles toutes ouvrir après deux mois d’arrêt ?

Tout le monde veut reprendre évidemment. Il faut absolument déconfiner pas forcément vite mais le mieux possible. Ça va se faire par secteur d’activité avec des cahiers des charges contraignants. Jusqu’à maintenant, la solidarité a joué. L’amortisseur social a joué à plein avec les dispositifs d’État pour protéger les salariés. Il y a des entreprises extrêmement fragiles. Dire que toutes s’en sortiront n’est pas possible. C’est finalement à l’heure d’ouvrir que les entrepreneurs devront prendre la décision. Il faudra trouver le bon chemin entre déconfinement, redémarrage réel de l’activité et intégration des mesures de sécurité qui ont un coût non négligeable. L’onde de choc perdurera des mois. 

Les commerces du centre-ville sont souvent jugés plus fragiles. Ce sont les seuls ?

 Il y a bien sûr des difficultés pour les commerces du centre, mais ce ne sont pas les seuls. On l’oublie vite mais les franchises aussi prennent la crise de plein fouet. Le B to C (relation entre les entreprises et le consommateur) est plus compliqué à anticiper. S’il faut retenir un mot d’ordre : c’est la nécessité de consommer local. 

L’hôtellerie et la restauration représentent plus d’un tiers des commerces de détail dans l’agglomération et sont toujours, pour partie, confinés… 

C’est une de nos questions : nous sommes en zone touristique, mais les professionnels et les gîtes ne savent pas quand ils vont pouvoir ouvrir. Il serait encore plus difficile de le faire alors que tous les secteurs n’ont pas entre les mains les règles à appliquer. En attendant le mois de juin, les fédérations travaillent à la reprise et des formations spécifiques sont proposées. Personne n’était près à un tel choc. Il faut avoir les bons réflexes.

Certains restaurants, mais pas seulement, ont ouvert en mode drive, une bonne idée pour se relancer ?

Ils ont le courage de le faire. L’exercice n’est pas facile car il ne faut pas perdre d’argent en travaillant. C’est un peu un test. Un restaurateur, qui passe de plus de 100 couverts à 20 paniers, n’exerce plus de la même manière. J’ai le sentiment qu’à l’occasion du déconfinement, tout le monde ne va pas venir au travail avec sa gamelle pour le déjeuner. Il y a peut-être une carte à jouer. Il y a une offre, la demande va-t-elle suivre ? C’est l’éternelle question. 

Ça montre aussi que les entreprises doivent s’adapter…

Certaines l’ont fait rapidement en adaptant leur production avec du gel, des visières, des protections. C’est une vraie forme de solidarité. Tout cela a fonctionné aussi parce que la chaîne d’approvisionnement a tourné grâce aux transporteurs. L’achat local a aussi pesé. Quoi qu’il en soit, en cette période de crise, ce n’est pas repartir de zéro qu’il s’agit mais plutôt de créer un nouveau modèle. 

Du côté de l’industrie, y a-t-il des craintes particulières ?

On a une inquiétude sur les entreprises en lien avec l’aéronautique. C’est un secteur dans la tourmente et cela a des répercussions sur les commandes locales. Plusieurs sociétés évoluent dans ces champs. Plus globalement, nous retrouvons des entreprises qui fonctionnent à 100 % mais d’autres ne sont qu’à une activité réduite de 10 %, ça ne peut pas durer trop longtemps. Dans ce secteur, il faut aussi composer avec la matière première qui n’est pas toujours là et les nouvelles mesures qui relèvent des ressources humaines et de dispositifs sanitaires contraignants autour des outils de production. 

Quel message la CCI veut elle donner ? 

Il y a une inquiétude, une tension c’est vrai. Mais la solidarité entre les entreprises est forte et c’est ce qui a permis de tenir. Maintenant, il faut tourner la page du confinement et aller de l’avant. Il faut aussi que les consommateurs jouent le jeu. 

 

par Alexandre Stephant

Chloé BRETIN

référente entreprises

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Olivier GUILLEMOT

Co-fondateur / Directeur assurance collective / référent construction

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